Nous avons eu la chance de pouvoir recueillir l'avis de Jean-Jacques Sebille, Directeur associé de DDB, sur la présence des marques sur les réseaux sociaux et les conséquences de leur essor sur l'organisation des agences.
1. TheSocialMediaGeneration (TSMG) : Le marché des agences est organisé avec, d’un côté, les agences de publicité classiques et de l’autre côté les agences spécialisées sur internet. Cependant de plus en plus d’agences de publicité se mettent à proposer à leurs clients des campagnes internet.
Vous avez annoncé que vous créiez un nouveau modèle d’agence. En quoi votre organisation et votre offre sont-elles différentes des autres agences de publicité ?
Jean-Jacques Sebille (JJ.S) : Notre modèle est différent dans la mesure où il essaie justement de ne plus opposer agences traditionnelles et pure players digitaux. Internet devient un élément structurant de notre offre comme a pu le devenir la télévision dans les années 60 pour les agences qui ne faisaient alors globalement que du print. Il ne s’agit donc pas de traiter internet comme une activité périphérique ou complémentaire mais de l’intégrer au cœur du réacteur de l’agence, ce qui oblige à modifier le produit créatif et l’organisation interne. Aucune agence traditionnelle sur le marché a modifié à ce point son logiciel pour répondre à ce défi.
2. TSMG : Quels sont les bénéfices pour vos clients ?
JJ.S : Notre valeur ajoutée est et restera la compréhension des problématiques de marques et notre capacité à trouver des idées fortes et structurantes pour y répondre. Nous exerçons donc ce savoir faire sur internet et pas simplement sur les media traditionnels.
3. TSMG : Pouvez-vous nous parler de la DDB Digital University ? Quels sont les objectifs ? est-elle réservée à l’interne et/ou à vos clients ?
JJ.S La DDB digital university est un outil de formation continue qui permet de suivre en temps réel
les évolutions, les révolutions liées au digital. Elle s’adresse dans un premier à l’interne pour
permettre à tous les collaborateurs de suivre le rythme effréné d’internet. L’outil s’adresse aussi
aux clients pour qui la problématique de la mise à niveau des connaissances est une donnée
cruciale pour pouvoir répondre de manière pertinente aux défis qui se présente.
4. TSMG : D'après vous, quels sont les objectifs de la présence sur internet pour une marque ? Notoriété, image, préférence de la marque, tests de nouveaux produits, image innovante, e-réputation… ?
JJ.S : La polyvalence d’internet permet de répondre à tous ces objectifs et encore à bien d’autres que vous ne citez pas dont le CRM, la promo . Le problème ne se pose donc pas en ces termes. la nécessité pour une marque d’être sur internet n’a pas de sens mais ce sont les objectifs clairs et précis qui permettent de développer une stratégie internet efficace et utile pour les marques en fonction de ces objectifs. Aller sur internet parce qu’il faut sans avoir formalisé des objectifs précis est le meilleur moyen de faire n’importe quoi.
5. TSMG : Quelles sont les limites de la présence des marques au sein des réseaux sociaux ?
JJ.S : Certaines marques n’ont pas vocation, intérêt à être sur les réseaux sociaux parce que leur
sujet, leur nature, le rapport qu'elles entretiennent avec les consommateurs ne le nécessitent pas.
Là encore les limites sont celles de la pertinence des objectifs assignés.
6. TSMG : Pensez-vous que nous allons encore assister à une évolution de ces réseaux sociaux et que les conversations entre les consommateurs et les marques vont encore évoluer ? Dans quel sens ?
JJ.S : Forcément car aujourd’hui on est dans une situation où la présence des marques est encore faible et très vite elle va devenir forte, voire étouffante. La question de l’émergence, de la saturation vont modifier une situation qu’on peut définir aujourd’hui comme une sorte de lune de miel. Seules les marques fortes, avec un potentiel affectif fort ou celles qui savent développer une vraie brand utility sortiront leur épingle du jeu.
7. TSMG : Quelles sont les clés de la réussite d’une bonne présence sur les réseaux sociaux ?
JJ.S : Bien comprendre les ressorts communautaires et conversationnels de la marque.
8. TSMG : Comment mesurez-vous les résultats de la présence des marques sur les réseaux sociaux ?
JJ.S : Tout dépend des objectifs ! Si on ne définit pas précisément les objectifs , il est impossible de répondre à cette question. On n’attendra pas les mêmes résultats pour une marque qui cherche à entretenir son capital sympathie que pour une autre qui cherche à créer une communauté pour développer une vraie politique CRM.
9. TSMG : Pouvez-vous nous donner un exemple de stratégie de présences sur les réseaux sociaux que vous avez développés pour vos clients et qui a été un succès (objectifs, dispositifs mis en place, résultats, explication du succès) ?
JJ.S : Les stratégies marque sur les réseaux sociaux sont encore très récentes en France où elles
ont explosé en 2010. Il est donc difficile d’avoir le recul nécessaire pour répondre à votre
question de façon ferme et définitive. Le marché US livre de ce point de vue plus d’enseignements
plus lisibles. Des marques aussi différentes que Starbucks, Nike, Ford ou Pampers sont à priori
de beaux succès.
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